Dans Sébastien, Marc Desaubliaux nous entraîne dans un voyage intérieur où le silence en dit long, où le cœur d’un adolescent cherche à battre dans un monde qui ne l’écoute pas. Ce roman tout en retenue, tout en nuance, explore avec grâce les bouleversements de l’adolescence, l’ambiguïté des premiers sentiments, et la difficulté d’exister autrement dans une société corsetée de codes familiaux et sociaux.
Quand le cœur ne trouve pas ses mots
Sébastien est un garçon de quatorze ans, sensible, rêveur, peu à l’aise dans une famille bourgeoise qui ne montre ni affection ni douceur. Le regard de son père est dur, le silence de sa mère pesant, et ses frères et sœurs absents. Isolé, il observe, il écoute, il ressent. Et puis arrive Jean-Denis, un camarade de classe. Avec lui, tout vacille. Une émotion inconnue naît, timide, tremblante : est-ce de l’admiration ? De l’amitié ? De l’amour ? Lui-même ne le sait pas. Mais ce trouble devient essentiel, presque vital.
Ce roman est une ode à l’émotion tue. Marc Desaubliaux n’explique pas, il laisse sentir. Il met en scène ce moment fragile, celui où l’on ressent plus que l’on ne comprend. Il y a dans Sébastien une grande beauté mélancolique, une poésie du quotidien, une façon unique de dire l’invisible.
Une plume douce et pudique
L’écriture de Marc Desaubliaux est d’une sensibilité rare. Chaque phrase est pesée, chaque silence raconté. Loin des éclats, il préfère les frémissements : ceux d’un regard fuyant, d’une main frôlée, d’une absence qui pèse. À travers Sébastien, c’est toute une génération de jeunes invisibles qui s’exprime, ceux qu’on n’écoute pas, ceux qui vivent dans l’ombre de leurs sentiments.
Pour qui est ce roman ?
Pour toutes celles qui se souviennent de leur adolescence comme d’une période floue, intense, tendre et cruelle à la fois. Pour les mères, les sœurs, les amies qui veulent comprendre ce que peut ressentir un adolescent discret, en décalage, en quête d’amour et de reconnaissance. Sébastien n’est pas un roman bruyant. C’est un roman qui touche doucement, profondément, et qui reste.
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